Publié le

Histoires de placards : conter l’intime et le collectif

[ Initialement, ce billet est issu de ma newsletter (Ex)Pression à Froid dans laquelle je partage des contenus réservés aux abonnés ]

De retour après une longue pause, je vous propose de débuter l’année dans de beaux draps ! C’est le titre de la dernière création de la compagnie Le Compost que j’ai récemment accueillie dans mon émission C’est Pas Commun en la personne de Cécile Morelle (directrice artistique) et Laëtitia Troussel Luber (artiste associée).
 
Au cœur ou à l’origine de tous les projets de la Compagnie Le Compost on trouve le témoignage : sa collecte dans des lieux du quotidien puis sa mise en forme à travers la mise-en-scène théâtrale et le conte.
 
Ce n’est pas la première fois que je reçois dans C’est Pas Commun, des artistes choisissant le textile comme prétexte ou point de départ d’un projet participatif (en septembre-octobre, le duo ORAN présentait Les Cents Plaids, une création participative à partir de plaids). Mais comme le fait remarquer Laëtitia Troussel-Luber « nous avons tous un rapport au tissu ; du lange au linceul, de la naissance à la mort ».

Crédit photo : Lucile Corbeille

« Passionnée par les tâches et les trous », Laëtitia Troussel-Luber se lance donc aux côtés de Cécile Morelle dans une collecte de récits et témoignages usant du tissu comme point d’accroche afin de tisser (désolée…) des liens entre « petites histoires » individuelles et grands récits mythologiques où se bousculent les références aux toiles et aux fils. En plus de récolter des histoires d’enfance, d’amour, des secrets de famille et des non-dits, les deux conteuses recueillent aussi les tissus en eux-mêmes à partir desquels se construit une cabane qui accueille d’autres manifestations artistiques.
 
Dans cette interview, elles décrivent leur processus de travail et ce qui les a amenées vers les démarches participatives. Cécile Morelle confie en toute transparence que c’est l’opportunité d’une subvention qui l’a conduite à inclure des non-artistes à son travail. Une contrainte heureuse qui lui aura donné le goût de l’enquête-collecte. «Y a pas les artistes d’un côté et les amateurs-habitants de l’autre : qui de mieux pour parler d’un territoire que celui qui l’habite ou pour parler d’un vêtement que celui qui le porte ? »

Crédit photo : Lucie Jean

Après une série de collectes dans l’Oise, l’Aine, à Roubaix, Roanne, ou encore en Tunisie. Laëtitia Trousssel Luber et Cécile Morelle écrivent donc à présent un spectacle conté qu’on se réjouit de bientôt découvrir en scène.
 
En attendant je vous invite à écouter ce premier épisode en leur compagnie ; un second sortira sous quelques jours.
 
Et bonne année !

Deux fois par mois, recevez un outil, un conseil, ou une pensée, réservés uniquement aux abonnés. Voir un exemple