Les initiatives low-tech se démarquent
Le SITEM se déroulait les 10, 11, et 12 janvier dernier aux Docks, Cité de la mode et du design à Paris. S’il existait des doutes sur le fait que les réalités augmentée et virtuelle sont la tendance du moment dans le secteur muséal, le SITEM les aura définitivement dissipés. Au milieu des nombreux écrans, casques et autres outils de technologie avancés, certaines initiatives low-tech méritent d’être soulignées.
Outings Project
Fruit du travail de Julien de Casabianca, artiste et cinéaste, Outings transporte les œuvres au delà des murs des musées pour les installer — en plus ou moins grands formats — dans la rue. Cette initiative se double d’une approche community art puisque Casabianca invite également des jeunes (et moins jeunes) des quartiers alentour à participer ; il les initie ainsi aux pratiques du street art tout en leur permettant de découvrir les collections des musées de leur ville.
Outings est décrit comme un projet participatif global, car il donne l’opportunité aux individus de réaliser des interventions artistiques sans le concours physique de Casabianca. Une série d’instructions en ligne leur explique comment photographier, imprimer et coller le tableau ou personnage qu’ils auront choisi.
Julien de Casabianca a déjà collaboré avec de nombreux musées à travers le monde, dont le Memphis Brookes Museum of Arts aux États-Unis, le Louvre Lens en France ou encore le Musée d’Art et d’Histoire de Genève en Suisse. Le projet Outings — simple mais nécessaire — promeut les collections des musées et permet aux publics peu familiarisés avec ces institutions de découvrir des chefs d’œuvre.
Play-original
Une exposition faite à partir de Playmobil, voilà une proposition qui nous prend — petits et grands — par les sentiments. Malgré son site web un peu dépassé, Play-original excite notre imagination sur les possibilités de médiation autour de ces petits personnages dont certains — Napoléon par exemple — peuvent être créés sur mesure pour l’occasion. Play-original a déjà travaillé avec le collège des Bernardins sur la construction d’une cathédrale Playmobil à l’occasion des journées du patrimoine. On imagine comment ce type de support peut servir un musée d’histoire pour des reconstitutions de scènes de batailles ou d’autres faits historiques. Il est en outre certainement adaptable à des institutions d’arts, par exemple pour remixer une fois encore la célèbre chambre à coucher de Van Gogh. D’un point de vue certes purement marketing, on imagine facilement une collection Playmobil regroupant des personnages à l’effigie de Dali, Frida Kahlo et Jean Michel Basquiat s’arracher comme des petits pains.
Môm’Art
Contrairement aux deux autres, Môm’Art n’était pas un exposant du SITEM, mais nous avons eu le plaisir de rencontrer Caroline Rosnet, présidente de cette association.
Môm’Art a pour mission d’aider les musées et sites culturels français « à améliorer leur accueil et leurs services pour les familles. » L’association met en place de nombreux supports et documents — téléchargeables sur leur site — pour assister les institutions dans cette démarche. « Tu peux t’asseoir, même par terre pour te reposer », « … tu peux poser des questions », « Tu as le droit de faire des commentaires à tort et à travers” ; voici quelques lignes du carnet des dix droits du petit visiteur. Les musées signataires de la charte Môm’Art s’engagent à les afficher, mettant ainsi en valeur « autant ce que les enfants ont le droit de faire que ce qui est interdit. » La même charte évoque d’autres points visant à améliorer l’accueil des familles et des enfants, notamment la mise à disposition de points de restauration et espaces pique-nique.
Le guide de survie, également disponible sur le site de l’association, permet aux gens peu habitués aux musées de vivre « un joyeux moment de partage et de découverte ». Môm’Art propose des solutions pour les enfants mais aussi pour les ados, parfois davantage réfractaires que les plus jeunes. A travers toutes ces actions, Môm’Art cherche à solutionner le manque d’outils de médiation destinés aux familles. En effet, beaucoup d’outils de visite sont à disposition des scolaires mais trop peu pour les enfants se rendant au musée avec leurs parents. Chaque année un trophée Môm’Art est décerné à l’institution se distinguant par ses missions de médiation adaptées à ces publics.
Si vous avez assisté au SITEM, n’hésitez pas à partager en commentaires vos coups de coeur personnels !